Il s’ agit d’ éléments recueillis…Je ne suis pas l’ auteur des ces propos , je pose ici ce que j’ ai entendu , ce que j’ ai compris à ma façon…C’ était lors d’ une formation à propos de l’ annonce de la maladie …celle dont le diagnostic effraie …le cancer …
»La maladie déconstruit… »
« Elle me rend totalement vulnérable , sans protection aucune … »
C’ est inéxorablement une confrontation à l’ idée de la mort …aux conséquences du traitement…à des souffrances psychologiques ..un désarroi…
Un bouleversement des priorités…un avenir qui se fige ..presque un non- avenir …
Comment un groupe familial peut- il s’ adapter à une cascade d’ évènements de cette nature …il y a atteinte physique , psychologique , émotionnelle …
Comment chaque professionnel peut -il s’ engager à coté d’ une famille …d’ une personne confrontée à ce vécu…quelle position soignante développer…quelle attitude adopter…sur la base de quelles valeurs..?
Comment prendre soin…?
Ce qui semble fondamental en cette interrogation…ce n’ est non pas de donner des réponses cherchants leur légitimités et leur bien fondé en des arguments techniques et scientifiques …
Non , là n’ est pas la question essentielle..celle – ci me concerne de bien plus prés …
La question centrale est celle de notre rencontre avec la maladie et le soin …
Pour Simone Weil , l’ homme s’ attend tout naturellement que ce qui vienne à lui soit de l’ ordre du bien …c’ est de l’ ordre du sacré …
Et , pourtant , la maladie apporte tout un lot de souffrances …et du bien qu’ en devient -il …?
Lors de cette épreuve les personnes vivent la rencontre avec les professionnels avec une émotion particulière ..
Il y a une dimension spirituelle de cette rencontre …et si l’ on se penche sur le passé…l’ on constate que les maldes , qui en un certain temps étaient pris en charge par des soeurs étaient accueillis …
L’ accueil , est maintenant laïcisé ..il se doit toujours d’ être…
Et , avec la transformation de notre monde où l’ économie et l ‘ esprit scientifique ont une place dominante …il serait bon de repenser l’ accueil…
Avant , la santé ne se pensait pas comme de nos jours …et la médecine n’ est pas qu’ une technique instrumentale …
La médecine ..le domaine médical ne peut être considéré come un prestataire de service …
Prendre soin renvoie à une réalité concréte fondamentale qui est celle de faire des soins …Est sous - jacente la façon dont les soins sont pratiqués …quelque soit le soin…
Le soin débutant dés l’ accueil de la personne ..l’ accueil étant complètement intégré dans la notion de soin …
Pour Simone Weil , les êtres humains ont une obligation …une obligation envers les autres …obligation … »je suis votre obligé « … exprimé ainsi , apparaît la distinction entre obligation et devoir …
Le terme d’ obligation renvoie à l’ intérêt porté à l’ autre ..l’ intérêt pour l ‘ individu…non pour la société…
Ce n’ est pas l’ hôpital qui qui doit être le centre d’ intèrêt …le centre d’ intérêt est le sujet avec ses émotions …
L’ obligation dont parle Simone Weil, c’ est » se sentir mu par quelque chose » …un besoin spirituel correspondant aux besoins fondamentaux des êtres humains …de l’ humanité …une participation active qui permet à l’ individu …à l’ un d’ être en lien avec la collectivité …
Lien avec la collectivité …synonyme d’ enracinement …enracinement essentiel pour l’ individu , vital quelque soit le sujet et qui lui permet de construire sa place en ce monde…
F.Dolto parlait de ce lien en ces termes là : » une disposition de rencontre de mon frère humain … »
La personne malade , difficile de ressentir son vécu complètement subjectif…ce vécu douloureux qui est le sien …experience indiscible pour laquelle , elle – même ne sait quels mots peuvent envelopper ses maux…
La personne malade …cette personne vient troubler notre quiètude ..celle où nous sommes tous …de par sa maladie …l’ effroi suscité par le diagnostic …nous amène aussi à cotoyer la mort …
Nous savons bien que nous mourons tous un jour , pourtant nous refusons d’ y croire et …nous mettons cette vérité de côté…
La personne malade vient troubler la quiètude de la personne soignante en lui attestant la réalité de ce destin…
Alors comment prendre soin …?
Prendre sion , c’ est en priorité être soucieux de l’ autre …une attention véritable et authentique …il est question d’ une tension ..tendre vers l’ autre et le rejoindre …s’ immerger autant que possible dans son monde émotionnel…
« Être mu de l’ intèrieur »…vers cet autre en souffrance …
L’ empathie …compréhension …approche qui se définit davantage sur le plan intellectuel…
Est- ce la bonne approche …la bonne distance pour prendre soin de la personne malade …?
Collaboration psychologique , serait peut- être un terme plus approprié…
La question centrale de la bonne distance ……la bonne distance , est pas de distance du tout …la distance éloigne…
Comment puis - je atteindre cet autre qui est loin …dans sa souffrance , il est si loin de moi …si je mets de la distance , je suis trop loin…
Dans cette approche relationnelle …le mouvement est ce qui donne son sens au soin …
Un mouvement fondateur qui va de l’ absence totale de distance à une prise de recul …
Mouvement créatif…inventeur d’ une relation vivante à l’ autre dans un souci authentique et dynamisant … Prendre soin tient de ce mouvement dynamique …il est question d’ une action en train de se réaliser …mouvement permanent au coeur de la relation à l’ autre …
Le prendre soin se construit , se réalise en permanence au coeur d’ une relation vivante …relation qui me demande une vigilance …une attention … et une certitude quant au fait que jamais je ne saurai avoir une vision totalitaire et impartiale de la situation de cet autre que j’ accompagne…
De ma place d’ être humain enveloppédans ma subjectivité , je ne peux appréhender en totalité le monde subjectif de l’ autre qui demeure à jamais un mystère pour moi…
Et , ce qui est essentiel de soulever est le fait que le premier soin… »le premier soin est le soignant … »
Aspect essentiel …reconnaissance de l’ Humanité en chaque individu…ne pas oublier son humanité …
Nous sommes tous les mêmes …tours à tours minables , puis exceptionnels dans ce que nous faisons …il n’ y a pas d’ un côté celui qui sait et de l’ autre celui qui est ignorant …
Nous sommes tour à tour prèts et loin…
Donner toute sa place à l’ humanité qui ne peut que nous amener à rester le plus humble possible …nous savons si peu de l’ autre …
Selon Marie de Hennezel , le » soin est sacrifié sur l’ autel du progrès technique et du monde comptable »
Dans cette vision là du monde , il semble y avoir plus de préoccupation pour la maladie que pour la personne qui en souffre..
Pour Ricoeur, ce qui est essentiel est le fait que chacun ne peut que s’ autoriser une seule éthique , celle de la rencontre avec l’ autre…et accepter que c’ est cet autre qui atteste et témoigne de la réalité qui est la sienne…
Ainsi , en fonction de cette approche de l’ autre et de la relation à lui , comment alors envisager une annonce …l’ annonce qui déconstruit en une fraction de seconde une vie , des projets …?
Comment réveler et annoncer un avenir sombre et maintenir pourtant l’ espoir …comment laisser vivre les rêves au dela d’ un destin qui se fige …?
Nous avons tous au cours de notre existence rencontré des événements qui nous ont percutés de plein fouet …Traumatisme du choc …
Sur le plan psychologique …ébullition de la pensée…celle - ci ne cesse d’ être mobilisée …dispersion angoissante …
L’ annonce…cet instant précis de la rencontre avec la forme de réalité que reouvre pour la personne ce pronostic…en cet instant la personne peut avoir le sentiment de devenir fou…
Et , là , au coeur de cette lutte , où l’ individu se débat entre toutes les pensées qui l’ assaillent avec la sensation de ne plus rien maîtriser en lui…la demande se cristalise et prend la forme d’ une requète à laquelle toute personne soignante est incapable de répondre ..
La personne ..l » annoncée « demande à cet autre qui lui annonce cela …la paersonne demande …implore l’ « annonceur » de lui garantir qu’ il va guèrir…
Surtout , que la guérison soit au bout de ce chemin …
Et , cela , reste de l’ ordre de l’ impossible …
Le personnel soignant est confronté a des demandes relevant de l’ impossible …donner la garantie de guérison à une personne atteinte d’ un cancer …nul ne le peut …
Alors , que peut – on offrir à ceux que la vie éprouve ainsi …?
Leur offrir un espace de paroles …où le rêve peut encore être permis …la pensée d’ un avenir ..aussi …
La proximité…être proche …être au plus proche de ceux qui se sentent perdus …avec un personne à mes côtés …même si elle ne peut ressentir ce que je ressens …même si elle ne peut intègrer ma subjectivité …malgré cette limite …
Avec une personne à mes côtés , dans un présence pleine et teintée d’ espoir …l’ espoir que chaque instant peut être une ouverture …un moment privilègié qu’ il y a lieu de vivre en profondeur…même dans la souffrance …
Même dans la souffrance , avec cet autre à mes côtés , je me sens moins perdu…
Cette proximité dérange ..un monde qui est devenu aussi cartesien ne voit que deux aspect de la réalité …a savoir qu’ il faut choisir entre l’ orgie ou l’ ascèse…Ce monde -ci est un monde qui en quelque sorte cautionne ce qui tient de la division…
Alors que ce qui est essentiel dans l’ approche soignante est de savoir saisir le moment particulier qui va permettre de faire lien avec l’ autre …
Essentiel est ce chemin au côté de personnes en grande détresse …ceux dont il est dit qu’ il n’ y a plus de traitement à proposer…
Comment alors prendre encore soin de la personne …? et se former à cela ?
Se former peut être vu sous un angle complètement individuel …je me forme …le partage de reflexion enrichi la mienne et je m’ imprégne de ce qui fait écho en moi…chacun entend et prend ce qu’ il veut et peut et aperçoit dans les rencontres …
Chaque personne donne naissance a sa propre forme … à partir d’ « ingrèdients » divers , ce n’ est pas le formateur qui forme…
Et , si les soins s’ inscrivent dans un modèle d’ apprentissage classique …le soin , quant à lui relève d’ une autre sphère…
Le soin est un acte de vie …
C’ est porter une attention particulière à quelqu’ un …ou à quelque chose que l’ on est en train de réaliser…
Le soin , c’ est dire à l’ autre « tu es important pour moi » …c’ est témoigner à cet autre l’ importance qu’ il prend à nos yeux…
Ce qui permet de constater que , malheureusement , parfois , des soins sont donnés sans prendre soin de la personne en souffrance …
Il arrive que les actes de soins soient survalorisés au dépend de la personne qui est sujet des soins …
Ce qui renvoie à la question de l’ intention …dans quelle perspective j’ agis …?
Ce questionnement va au- dela d’ une exigence technique …il y a la la question de la prise en compte de la singularité de la personne …
Prendre soin demande que la banalisation soit évacuée …
Comme l ‘affirmait Hanna Harendt ..lorsqu’ elle analyse le procès de Nuremberg…ce haut fonctionnaire …si bien – intentionné à bien faire ce qui lui était demandé …cet homme là avait oublié que ces actes s’ adressaient à des humains …
Un oubli d’ une gravité sans nom…
Oubli de l’ humanité …
Oubli de la sensibilité …
Oubli de la singularité…
Et , ce qui devient alors essentiel est de valoriser l’ attention …maintenir la vigilance , celle qui permet que l’ oubli ne prenne le pas dans les pratiques quotidiennes …
C’ est là que le » cadre « , la personne responsable de l’ équipe soignante doit se montrer exigeante…Il est fondamental que le souci de prendre soin soit la préoccupation première de ce professionnel …
En douceur …permettre une prise de conscience …celle de la distinction entre le faire sans attention …et le faire avec une attention à la sensibilité de la personne en souffrance …
L’ instrumentalisation …Mise à distance …afin de se protéger …discours tenu régulièrement de ce besoin de se protèger … se « blinder »… une proximité , peut - elle être possible ?
Proximité exige implication personnelle…impliquer sa personne en cette relation à la personne en souffrance … » comment je me glisse dans les plis de la relation ? »
Et , cela va de soi pour le personnel soignant quel qu’ il soit , au sens trés large du terme…cela va de soi , que nous - sommes là pour prendre soin de…
Cela va de soi , cela est bien entendu …
Pourtant , ce qui est souvent bien entendu, ne l’ est finalement pas du tout …
Posons - nous alors la question , celle relative à notre civilisation et son engagement …l’ engagement de l’ humain en cette civilisation judéo- chrétienne , celle qui est la notre…non celle qui est réduite à des pratiques religieuses mises en place par des hommes , où l’ existence de la Charité peut parfois être absente…
Il semblerait que l’ Humanisme du 18 , qui a germé bien avant ce siècle , toutefois…L’ Humanisme nous ordonne , nous condamne …nous exhorte à lui – même…Il nous dit haut et fort …il nous le rappelle sans cesse , sans relache …sans faiblir …sans crainte …avec conviction …
Il nous dit cela : Soyez Humain …SOYEZ HUMAINS , qui que vous soyez…quelle que soit votre fonction …place sociale …quel que soit le pouvoir dont vous êtes détenteur…
SOYEZ HUMAINS…!
Pourtant …personne n’ est réductible à ses actes …et il peut paraître relever d’ un non sens de demander à quelqu’ un d’ être humain…nous sommes tous des êtres humains…!
Seulement , là est la question centrale et essentielle…Nos actes témoignent -ils d’ un souci pour notre humanité…vraiment …sincèrement …véritablement…et Authentiquement …?
Chaque humain est capable d’ orienter sa vie …à l’ exception éventuellement de personnes qui sont atteientes d e graves altèrations mentales …nous sommes tous en mesure d’ opèrer nos propres choix …
Condorcet affirme que chaque humain est aussi en mesure d’ acquérir des connaissances …
Ainsi , pouvons nous sortir de l’ obscurantisme …comme celui qui permet de comprendre certaions phénomènes naturels …comprendre ce qu’ il y a leiu de connaître du monde qui nous entoure …
Se liberer de zones d’ ombres …entrer dans une sphère de liberté , où la connaissance de notre environnement , connaissance humble et souple , ouvre bien des horizons nouveaux…
L’ exemple …la médecine …ridiculisée …méprisée en ses débuts…volonté de ne pas croire en certains éléments d’ une importance capitale , parce que non visibles et détectables pour tout un chacun …
Croyance renversée par l’ usage de produits antisceptiques associée à une pratique réflèchie garantissant des régles strictes en vue d’ éviter toute contamination quelle qu’ elle soit …Vigilance à ce qui présente un risque d’ infection , tant la vulnérabilité de notre organisme est grande , notamment lorsqu’il est nécessaire d’ y ouvrir une voie d’ accés aux organes et « matériau « interne…
C’ est C.Bernard qui a permis à la médecine de s’ inscrire véritablement au rang des sciences …Volonté d’ établir comment fonctionne le corps humain…les savoirs physico- chimiques permettant de comprendre le mécanisme du corps humain …
Un procédé qui s’ inscrit dans la démarche expérimentale …une objectivation visant à identifier ce mécanisme complexe à la base de la survie de l’ organisme…s’ en suit un questionnement relatif au dysfonctionnement…repèrer ce qui amène cette » machine « complexe procèdant d’ une organisation minutieuse…qui semble tenir de l’ ordre de la perfection …tant le synchronisme et la capacité de réajustement est dans certaines situations précise et automatique…
Intèrêt pour le fonctionnement du corps sain …afin de savoir ce qui dysfonctionne …ce qui reléve dela pathologie …le corps en souffrance…
« Cette objectivation a pour conséquence de mettre entre parenthèse la parole du sujet… »
« Alors , il est essentiel d’ opèrer un lien entre les savoirs et la personne face à nous… »
Dérive qui guette la relation …lorsque les savoirs bio- médicaux envahissent complètement notre regard sur la personne qui nous fait face…
« Il est intéressant de se questionner sur la notion de » Bonne santé »…est- ce l’ absence de maladie …cela ne peut vouloir signifier cela…
Toute personne peut être avoir une affection quelconque…sans qu’ il soit possible de dire qu’ elle n’ est pas en bone santé …il en va de même pour les personnes agées … »
« L’ approche bio- médicale est essentielle …elle se doit d’ être accompagnée d’ une approche existentielle »
Et , lorsque confronté à cette part de la réalité où il est dit » il n’ y a plus rien à faire » …ce plus rien renvoie au domaine du bio- médical…en terme de raltin à la personne en souffrance …ily a tant à réaliser encore…l’ accompagner …et du meiux que nous pouvons lui permettre de ne pas se sentir abandonnée..
» Eviter de confondre la fin et les moyens »…c’ est Kant qui affirmait qu « il faut voir en chaque être humain une finalité et non un moyen » …
Et , nous « quelle est la finalité de notre action » ..?
« A bien des égards notre civilisation est devenue celle de l’ oubli des fins et de la sacralisation des moyens »..
L’ Humanisme qui nous exhorte à nous poser la question du pourquoi prendre soin de la personne …de toute personne …
Cet humanisme nous « convoque quant au Respect que nous devons porter à chacun »…à tous « et à celui qui ne nous respecte pas …!
Anecdote qui ne doit donner lieu à aucun jugement …qui n’ a pas un jour profèrer ou même seulement penser ainsi …?
« Anecdote : Une personne qui au cours de l’ exercice de sa profession dit ‘ je ne respecte pas les cons’ … » Selectivité du respect …
Selectivité que le respect authentique et véritable ne peut cautionner …le respect se doit d’ être universel …le respect que chacun veut pouvoir nommer ainsi pour lui même…
Le respect de l’ autre dont chacun se veut être porteur …pour s’ inscrire authentiquement dans l’ absolu du respect ne peut véhiculer un tel discours…
« Chaque être humain est équivalent en dignité …conviction que chaque être est digne d’ intèrêt… »
Aussi nous faut -il prendre soin de tout être huamin , » même si nous ne l’ aimons pas , ce qui est plus difficile …pourtant cet être est aimé de quelqu’ un « pour un autre il est unique et merveilleux « …alors , essayons d’ imaginer comment nous voudrions que nos proches soient soignés… et appliquons cela …
Appliquons nous à mettre en oeuvre des soins , à leur » donner une juste valeur « …
« Impregnons cette valeur au coeur de notre pratique professionnelle »
Démarche essentielle « d’ intèriorisation des valeurs » …celles – ci ne s’ apprennent pas , il y a lieu de les faire siennes … »cette intériorisation les rend vivantes » …
Elle permet d’ « explorer des futurs possibles » ( Ricoeur)…
Elle permet la perpétution de l’ « utopie , de ce pays qui n’ a pas encore de lieu »… »il est essentiel que les professionnels s’ autorisent encore à rêver un autre futur…sinon comment se donner les moyens de le créer …?
Le poids de la mesure est un élément déterminant ..mesure de ce que nous sommes – nous mêmes , tous et chacun …importance de la « considrération que chacun a pour lui – même…je ne dois ni me déconsiderer , ni me sur- considerer « … »de l’ humilité … » l’ inscrire au coeur de la pratique du soin …
Cela engage aussi de » parler avec un personne et non seulement de parler à quelqu’ un » …
S’ orienter vers un » changement de paradigme …prise de conscience de la limite du paradigme scientifique…exces de scientifique , d’ où nécessaire recentrage du balancier …celui doit remettre en équlibre la finalité qui est l’ Humain… »
Et , cela se propage … »l’ oubli de certaines petites attentions à mettre en oeuvre au coeur du soin …certains de ces oublis peuvent témoigner de l’ oubli de la personne »
Enjeux complexe…et demandant un acceptation de sa condition d’ être humain limité …accepter qui nous sommes et se poser en une juste considération de soi- même …reconnaître sa compéténce …tout autant son incompétence en certaines situations …
Le milieu professionnel ambiant » doit promouvoir ce mode de soin …le soin doit devenir la préoccupation première…doit permettre la prise de conscience de la singularité du sujet …il est vital de parler de sujet à sujet … »
Et , en terme pratique…l’ annonce …
Ne sommes- nous pas soignants , malgré nous dans une attitude qui renvoie à la peronne malade une quète paradoxale …
« Ne me fait pas peur avec ton cancer … »
« Qu’ est- ce qui nous trouble dans la maladie de l’ autre…? »
« Une annonce ne ressemble jamais à un autre …nous ne sommes jamais vraiment les mêmes…il nous arrive de nous sentir mieux disposés certains jours , plus vulnèrables à d’ autres moments …l’ annonce …nous ne pouvons jamais ,quelque soit notre état intèrieur y être bien préparé…
Comment vivre bien le fait d’ annoncer ce qui va faire mal…
« Comment être prêt à annoncer ce qui va mal…? »
Faisant référence à l’ artiste japonais Hokusai… »la grande vague « …celle qui submerge …qui arrive comme une menace et balaie tout sur son passsage …pour chacun cette vague est identifiée diffèrement …
De même , le mont Fuji …imposant par se taille , sa stabilité et les sommets qu’ il atteints…sa capacité à rester intact malgré le déferlement de la vague …
Ce mont Fuji , recouvre lui aussi pour chacun , une autre réalité…
Chacun reçoit et vit les bouleversements selon ce qu’ il est , d’ où il est …chacun prend appui sur d’ autres supports ..;ayant ous la même finalité …arriver à se maintenir hors des flots …
Et , chacun , au fond de lui , ce mont Fuji , qu’ il sait invincible malgré la fureur du déferlement …à chacun de découvrir ce qui pour lui symbolise ce mont…
Notre imaginaire est plus que jamais à l’ oeuvre …et chacun , ne sommes pas devant les mêmes représentations de la maladie .. ».notre vie , notre parcours donne une teinte à notre approche de la maladie »
La personne est- elle en mesure d ‘ entendre ce que peut lui être d it à p^ropos de cette maladie …?
Comment savoir ce que la personne va entendre…?
Comment savoir ce q ue la personne peut entendre …?
Comment savoir combien de temps il lui sera nécessaire pour faire sienne une réalité que nul autre ne peut précisément lui donner à comprendre …?
» Quels mots peuvent entendre les personnes affectées par la maladie ..? »
Question de vocabulaire…de terme …vigilance ..prudence …sans artifice toutefois …
Celui qui annonce fait naître un questionnement …celui à qui la maladie est annoncée …cette personne là se questionne … » que sait véritablement le professionnel ? »
Autre question fondamentale ..quels sont les propos tenus par la famille …quels mots…quels écho vont -ils renvoyer à l’ annoncé au sujet de cette annonce …?
« Comment la personne va- t - elle assumer la peur , la compassion véhiculée par tout l’ entourage…? »
Tant de personnes transmettent des messages inquiètants à la personne malade…tous les professionnels qui vont cotoyer la personne , de la secrétaire au spécialiste qui effectue des examens spécifiques …
Qui va dire la réalité découverte par ces investigations…?
« Surtout , comment la dire …les mots …nommer , c’ est faire exister »
Surgit une interrogation … » depuis quand …depuis combiennde temps cette maladie est- elle présente en moi ? »
« La maladie n’ a pas d ‘ état civil …il est impossible de dire le début , et difficile de faire un pronostic précis »
Ce qui est évident , c’ est « le sentiment d’ impuissance face à cet évenement …face à l’ angoisse … »
Et , de sa place de soignant , sommes - nous conscient « des projections …nos propres projections …je vois son cancer …je vois le mien … »
L’ annonce …
Se dérober …sans le vouloir …sans pouvoir faire autrement …avec un vocabulaire trés complexe…reporter le moment et discuter entre d eux portes…
Lourd …le contexte et ce qui est déclenché…alors …tolèrance …malgré cette loi qui dit que la personne malade a le droit à une information claire , loyale et appropriée sur son état …
Comment , comment aborder la personne …?
« Faire le calme en soi…et entendre la personne …l’ entendre et lui faire répèter sa question …que demande – t- elle …? »
« Se centrer sur la personne …lui permettre de dire sa peur …l’ amener à identifier ce qui est le plus effrayant pour elle … »
« La maladie modifie la relation aux autres »…
Essentiel…essentiel et difficile … » donner à espèrer » …au dela et contre tout …l’ Espoir …doit rester au coeur de la relation…
Il n’ y a pas de « bonnes annonces » …!
Il se peut que le soutien par des personnes ayant traversé ce chemin de souffrance soit un réconfort …l’ espoir authentique du soignant a toute son importance aussi …
Fiasant référence à un tableau de P.Picasso…y apparaissent plusieurs visages …celui d’ un médecin au chevet d’ une personne malade…le médecin , le visage audtère qui prend le poul …de l’ autre côté du lit ..une femme …une religieuse qui regarde avec intèrêt et compassion la personne couchée tout en portant dans ses bras un enfant …
» Les deux visages …cette femme apporte ce dont la science dans sa rigueur » ne saurait faire don…
« La personne qui soigne se doit d ‘ avoir ces deux visages …être accompagnant dans une relation vivante … »
Et , de cette annonce …que dire encore …?
« Toute situation est unique …se dire que nous ne savons rien de c eque la personne peut ressentir …entendre et comprendre…
L’ annonce , c’ est « dire le difficile à dire …les premiers mots sont essentiels ,et marqueront à tout jamais l’ imaginaire du sujet malade et sa relation à la maladie … »
» La personne quitte l’ univers des ‘biens - portants’ …et ce bouleversement engendre des repercussions tant à propos de la représentation de soi- même , de son c orps …de l’ avenir… »
» Il y a déconstruction …phase , qui se pouvant d’ être acceptée …seulement nulle méthode , voire ‘ recette ‘ qui puisse s’ appliquer …se transmettre pour cette phase d’ acceptation …’ nous sommes euls , chacun face à ce renversement …ce choc qui relève d’ un traumatisme , celui- ci faisant écho avec ceuxqui ont déjà traversés nos vies …
Si , l’ acceptation est de l’ ordre du possible … alors » il y a reconstruction …reconstruction psychique et là , la notion du temps prend une autre dimension … »
Nous sommes déjà confronté à la multiplicité de la temporalité … » le temps médical n’ est pas celui de la personne malade qui , peut ne pas encore avoir ‘ digèré ‘ l’ annonce , alors que le médical est déjà dans l’ action »
Dans ce tourment , « personne ne marche au même pas »
« L’ angoisse de la mort est présente…et inévitablement enclenche des mécanismes de défense…et la personne peut éviter tout sujet traitant de sa maladie … »
« Il sera peut – être davantage pertinent de parler d’ une continuité d’ annonce …la personne avance dans la prise de conscience de sa maladie … et celle - ci est toujours en mouvement … »
« L’ annonce peut – être sructurante si elle tient compte de la particularité de la personne , tente de s’ aligner sur son ressenti , sa singularité …la vérité est du côté de la personne malade … »
Comment entendre cette demande…? : » Je veux la vérité « … »ce qu’ il est fondamental d’ entendre dans cette requète c’ est le fait que la persone veut savoir ce qui est et en même temps , cette même persone dit ‘ mais ne me désespèrer pas!’
« Ouvrir sur un espoir réaliste » …nul ne sait de quoi sera fait l’ avenir …
Et , au cours des soins … » la personne sait comment elle désire être soignée…elle peut avoir besoin de se laisser complètement materner pendant un temps …à nous d’ être prudent et attentif aux mots …et , n’ oublions pas de nous interroger quant à notre position face à la maladie … »
Et des mots qui nous viennent .. » ayons confiance dans les mots que nous prononçons …être présent dans les propos que nous énnonçons …
Et , de l’ impact sur les enfants… » sensibilisons les parents …qu’ ils mettent des mots sur les évenements … » ne laissons pas les enfants , eux mêmes donner une significetion et une explication …la culpabilité couve et peut devenir trop lourde pour des enfants …
Annoncer …comment ?
« S » assoir …être dans une attitude de présence …une disponibilité offerte…prudence dans l’ usage des mots à connotation trés lourde… »
Ce qui émerge …ce qui est trés lourd … » l’ incertitude …état d’ angoisse insurmontable… »
Alors , essentielle » est la manière dont les mots sont amenés …selon ,que ce soit adapté …cela peut rassurer … »
Ce qui est » capital , c’ est d’ accompagner …toujours…
Soulager…souvent…
Guèrir …parfois… »
« La personne soignante …au centre de ce questionnement …l’ angoisse de la mort …enclenche la mise enroute des mécanismes de défense…il n’ y a pas de bons et de mauvais soignants…tous peuvent et sont compétents …
Et , tous se doivent d’ affronter leur peur pour encore mieux accompagner … » même en fin de vie , il y a toujours quelque chose à faire pour la personne … »
Et , de conclure que l’ annonce est une obligation… » il y a obligation de dire …non pas obligation d’ entendre …l’ annonce est une violence , une double violence… »
» L’ Homme a besoin des paroles de l’ autre pour se parler à lui- même…pour affronter son angoisse de la mort et donner un sens à sa vie »